L’ARTISTE

 

René Tessier est né le 8 novembre 1945 à Saint Léonard des Bois.

Dix-sept jours plus tard, il était mourant et par la grâce divine ou le destin, appelons cela comme on veut, il y est re-né.   Né une deuxième fois… !

Dans la famille il se dit que sa grand-mère n’est pas étrangère à cette re-naissance.  Elle aurait ranimé le nourrisson en versant une goutte d’eau de vie (la bien nommée) sur sa langue. Spasme vital et immédiat, puis retour à la vie.

Le village, ce jour-là n’en est pas à son premier miracle.

Au VI – ème siècle de notre ère, un ermite, fondateur de l’antique village qui porte aujourd’hui son nom, fût lui aussi miraculé. Endormi sur le sol, une vipère s’enroula autour de son cou. L’ermite réveillé se signa et la vipère mourut instantanément. De ce jour il n’y a plus de vipère dans le village.

Et c’’est heureux pour le peintre, car René a mille fois parcouru tous les chemins, creux, les venelles, les sentes et les raidillons de ce beau village sarthois situé aux confins de la Mayenne et de l’Orne.

La rivière, la Sarthe, a creusé des méandres dans les roches hercyniennes durant les ères glaciaires. Façonnant ainsi un paysage unique qui vaut à la région le nom glorieux d’Alpes Mancelles. Les panoramas sont magnifiques. Le village est niché aux pieds de deux collines au sommet desquelles l’œil porte loin sur des perspectives verdoyantes et ondulantes. Le cœur de l’inspiration du peintre est né de ses lents cheminements à travers la campagne. De ce site unique à des kilomètres à la ronde, René laisse filer son imagination. Toutes son œuvre est marquée de cette puissante émotion que lui révèle chaque jour son village natal.

Vallons, prés, collines, mares, buissons, hameaux, rivière, toute la nature environnante se retrouve avec poésie et couleurs dans ses toiles. Jusqu’à la silhouette de l’église et de son clocher qui reviennent inlassablement. Comme un phare guidant les marins dans la brume, ou la chaumière éclairée dans la nuit.

Au cœur des Alpes Mancelles à Saint-Léonard des Bois dès l’âge de sept ans la découverte de L’Homme à l’Oreille Coupée lui fit dire à sa Mère :

 Je serai peintre, je serai Saint-Léonard.

 

En sortant de son atelier à l’automne 1998 pour éclairer sa Promenade en Provence, et en franchissant ainsi la lourde pierre gravée du linteau posée voici bien longtemps par son Père et symbole de son travail d’artisan.

Malgré son E=MC2, un certain Albert pouvait se montrer bien espiègle. N’allait-il pas jusqu’à exhiber une langue étonnante ?

 

Avec son sérieux apparent, à son atelier à Sienne où ailleurs, René ne l’est pas toujours : merci à lui pour ce regard moqueur traversant la partie haute de son œuvre Le Peintre manipulateur de Paysage.

A Sienne, sous la chaleur de l’été 1997, René, avec son carnet de voyages … ses dessins du moment.