Festival des métiers d’art à Saint-Léonard des Bois le 18 août 2024

Chers visiteurs, spectateurs, « Regardeurs »

Pour appréhender le langage pictural de l’artiste il nous faut connaître quelques codes, clés et  autres originalités et singularités, sans lesquels nous ne saurions naviguer dans ses toiles.

La peinture de René est moléculaire. Un foisonnement de cellules en expansion envahit la toile  pour tisser des paysages et des scénettes. C’est une construction microscopique qui colonise, imprègne et s’empare de l’espace pour en définitif affirmer une pensée, une idée, un concept…une réalité en somme !

Les codes couleurs dans l’écriture du peintre sont simples et évidents.

  • Le Noir     : Définit les ombres, les silhouettes, ou la trace …
  • Le Bleu     : Caractérise les fluides. L’air, l’eau et les éléments minéraux.
  • Le Jaune  : Apporte la chaleur solaire à l’ensemble. Modèle la nature.
  • Le Vert      : Symbolise la sève, la végétation, l’environnement ; avec le jaune.
  • Le Rouge : Matérialise le sang, le règne animal.
  • Le Blanc  :  Evoque le froid, l’hiver, l’absence, le vide, le silence et l’éternité.

Les quatre premiers tableaux sont presque  identiques dans la forme.

Ils déroulent une année pleine du printemps à l’hiver.

Les ombres sont bien présentes et se diluent dans l’espace au fur et à mesure que l’année se déploie.

Parmi les ombres, celle du père penché vers la terre, tel le jardinier qui sème.

Puis celle du fils qui installe sa toile et un tout petit peu plus haut, l’ombre de la cabane.

Tandis que les saisons passent, les ombres du père et du fils se modifient.

Le squelette du père apparait en radiographie et petit à petit envahit la toile à peindre, emportant avec  lui des morceaux de paysage.

Durant un long hiver, qui se déroule dans les quatre tableaux suivants, l’ombre du père blanchit. Elle ne cesse de se dilater. Mange l’espace et l’emporte avec elle.

Révérence métaphorique du fils qui place ainsi la figure paternelle hors du cadre.

Cette présence devenue trace, délaisse des lambeaux de paysage et des fragments organiques pour ne devenir qu’une esquisse chenue et dépouillée.

Une impression, un témoignage, une mémoire.

La silhouette découpée poursuit seule son ultime voyage jusqu’au banquet final qui dans un symbolisme mystique évoque la « Cène »  au-dessus de laquelle on aperçoit l’ombre initiale du père.